Avec l’automne, à la recherche d’un espace à l’abri du vent et des intempéries, les araignées réintègrent les intérieurs pour se mettre à l’abri. Halloween ne vous passionne pas, la frénésie du “tout naturel” vous laisse de marbre, non, décidément, vous ne voulez pas accueillir ces bestioles dans votre foyer. Pourtant ces inoffensives arachnides nous sont plus qu’utiles, voici quelques arguments pour vous convaincre.

Les araignées de maison sont inoffensives

Avec ses huit pattes, un corps en deux parties et ses multiples yeux, l’araignée a un physique ingrat, voire repoussant. La plupart du temps, sa rencontre avec l’Homme se solde tragiquement sous l’impact d’une pantoufle ou dans le sac de l’aspirateur. Pourtant elle sait se faire discrète et a tendance à rester dans son coin. Il existerait dans le monde environ 35 000 espèces d’araignées différentes, dont pas moins de 1600 en France. Sous nos contrées, l’araignée est inoffensive, leur venin est trop faible pour notre organisme, ce n’est qu’en Afrique et en Amérique du Sud ou en Australie que sa morsure peut s’avérer mortelle. Contrairement à certains insectes et autres parasites, l’araignée préfère éviter les humains.

Et oui, ce n’est pas un redoutable prédateur tapi dans l’ombre qui n’attend que l’occasion de vous sauter dessus, elles ne se nourrissent pas de sang et ne sont pas d’un naturel agressif. Si elles mordent, c’est par pur réflexe défensif. En France, chaque année, une quinzaine de personnes périssent à la suite de piqûres de guêpes, abeilles ou frelons mais aucune ne succombe à une morsure d’araignée. On ne sait pas vraiment d’où viennent les craintes légendaires qu’inspirent les aranéides sinon d’une peur ancestrale ancrée dans nos gènes (3,5 à 6,1% de la population mondiale serait véritablement arachnophobe). Si la vision d’une araignée version soyeuse et dodue ou d’une sylphide longiligne déclenche une peur panique, il s’agit le plus souvent d’une peur irrationnelle face à leur physique peu avenant.

De redoutables consommatrices d’insectes

Si l’araignée est discrète, elle laisse des traces. c’est bien là son problème car la vision de ses toiles réveille la fée du logis qui sommeille en vous. Un moindre mal car la bestiole sait compenser ses défauts : elle dévore chaque jour 10 à 20 pourcent de son propre poids en proies. Mouches, moucherons, moustiques, puces, cloportes et autres punaises figurent à son menu, elle ne dédaigne pas non plus les membres de son espèce, leur population s’auto-régule en quelque sorte. C’est donc un insecticide naturel qui assainit nos intérieurs.

C’est également un maillon important dans la chaîne écologique, sans elles, nous serions envahis par les insectes, elles préservent également les cultures des ravageurs en éliminant une tonne d’insectes par an et par hectare. L’araignée participe donc au maintien d’un équilibre indispensable entre les espèces et contribue à limiter la prolifération de nombreux nuisibles. Autant de produits chimiques en moins à pulvériser dans nos demeures où elles vivent heureuses et procréent joyeusement. Cela vaut bien un petit coup de balai de temps en temps non ? Pour vous déculpabiliser, sachez qu’une toile délabrée est une toile abandonnée : l’araignée entretient quotidiennement son repère et ne laisse jamais sa toile se détériorer sans la réparer.

De l’usage de l’araignée et ses “produits dérivés”

L’animal est présent partout à travers le monde depuis 300 millions d’années. La régularité de ses toiles fascine, comment cet animal peut-il produire quelque chose d’aussi bien conçu ? Certains bâtiments s’inspirent fortement de cette structure. Les architectes utilisent des câbles d’aciers et réalisent des toits dont l’ossature légère est recouverte d’une fine membrane. Le fil de soie des araignées pourtant si fin, est considéré comme le saint Graal en matière de performance de fibre.Un matériau aux propriétés exceptionnelles (cinq fois plus résistant que l’acier et trois fois plus que le Kevlar), qui pourrait supplanter ce dernier dans la fabrication des gilets pare-balles.

D’autres pistes sont explorées, notamment en matière de recherche de sources naturelles pour développer de nouveaux traitements. Parmis ceux-ci, le venin d’araignée (notamment celui de la célèbre tarentule) contient des molécules qui pourraient contribuer à devenir un parfait médicament antidouleur, ou encore, empêcheraient la destruction de cellules du cerveau après un accident vasculaire cérébral (AVC).

Comment les éloigner sans les tuer ?

Si vous ne souhaitez toujours pas partager votre gîte avec des aranéides, tenez-les à distance ! Profitez de l’automne pour ramasser des marrons dans leur coque, et disposez-les dans les coins de votre maison. L’extrait de marron d’Inde est également un très bon répulsif, quelques gouttes disposées sur le bord des portes et fenêtres suffisent à les éloigner. Les feuilles de tomates sont également efficaces pour évacuer les intruses. Autre astuce de grand-mères : la pierre d’alun. Diluez 80 grammes de pierre d’alun en poudre avec un litre d’eau que vous vaporiserez autour des points d’entrée.

Pour continuer à bénéficier de leurs bienfaits, concédez-leur quelques espaces (grenier, garage, cabane d’extérieur…) où la cohabitation pourra se faire sans heurt. Toutefois leur présence est si discrète, que bien que vous ne les voyez pas, les araignées sont quand même là !