Le cognac et l’armagnac sont des assemblages d’eaux-de-vie françaises à base de raisin. Bien que l’armagnac soit plus ancien que le cognac, ils se ressemblent sur plusieurs éléments, au point d’être parfois confondus par certains consommateurs. Il est vrai que ces deux alcools ne proviennent pas du du même territoire, mais ils partagent le même processus de fabrication. En effet, tous deux sont obtenus par distillation du vin blanc, puis ils sont vieillis dans des barriques. L’élaboration du cognac et de l’armagnac dépend du calendrier des saisons qui planifie le labeur de la vigne, des vendanges et la vinification. Cependant, chacune de ces deux eaux-de-vie possède sa propre identité qui les différencie. Découvrons-les !

Qu’est-ce que le cognac ?

Le cognac est une eau-de-vie de vin produite dans la région des Charentes, nommée aussi eau-de-vie de Charente. À l’origine, le vin de Charente avait du mal à être conservé sur une longue période, notamment lors des voyages. Pour cette raison, les vignerons ont décidé de le distiller pour le déplacer en barrique à destination des royaumes du nord. Au fur et à mesure que les voyages s’allongeaient, les Hollandais ont découvert qu’en vieillissant, le vin distillé se bonifiait. Ce dernier s’est alors répandu jusqu’au port de la côte Atlantique et a conquis toute l’Europe. Dans la même foulée, il a pris l’appellation de « vin brûlé » ou de brandy.

Le cognac est produit en quatre étapes. La première étape qui sous-entend la vinification du vin. Pour le cognac, le cépage utilisé est l’Ugni blanc. Une fois récolté, le raisin est mis à fermenter le temps nécessaire.

La seconde étape est appelée la double distillation en double chauffe. Elle est particulièrement utilisée en Charente et permet d’obtenir un produit finement élaboré. C’est au cours de cette phase que le vin est transformé en eau-de-vie. Vous avez donc une première distillation au cours de laquelle est obtenu un vin légèrement trouble et laiteux. Ensuite survient la deuxième distillation pour recueillir l’eau-de-vie pure.

La troisième étape sous-entend le vieillissement de l’eau-de-vie. En effet, le cognac est mis dans des fûts de chêne et doit y rester deux ans minimum. Cette phase se déroule dans le Chais où strictement des eaux-de-vie de cognac peuvent être gardées.

La quatrième étape correspond à l’assemblage et la mise en bouteille. L’assemblage d’un cognac se fait en mélangeant plusieurs eaux-de-vie de différents âges. Puis, le cognac est mis en bouteille. À la suite de ces phases d’élaboration, le cognac est soumis au contrôle de certaines normes afin de le faire valider et commercialisé.

L’organisme représentatif du cognac est est le BNIC (Bureau National Interprofessionnel du Cognac).

Qu’est-ce que l’armagnac ?

L’armagnac est un assemblage d’eaux-de-vie de vin blanc issue d’une distillation produite dans le département de Gers, de Landes et de Lot-et-Garonne. À l’origine, cela commença par l’évolution de la vente de l’eau-de-vie en Europe. Ce qui provoqua des recherches d’amélioration, donnant comme résultat la découverte de l’alambic armagnacais. Ce dernier ayant été développé par Antoine de Mélet au tout début du XIXᵉ siècle est ensuite perfectionné et vieilli dans les fûts de chêne pour obtenir la teinte et maximiser son goût.

L’armagnac est aussi produit en quatre phases. La première phase consiste à la vinification des vins blancs. Les raisins une fois récoltés sont mis à fermenter dans des cuves. À la fin, vous obtenez une bonne acidité et une faible concentration d’alcool.

La deuxième phase représente la partie de distillation qui débute en hiver. Le vin blanc est introduit à 10 °C par le bas, dans une première cuve et y reste jusqu’à atteindre une température de 80 °C. Ensuite, quand il est inséré dans une deuxième cuve, il prend l’appellation d’armagnac continu à colonnes. Au terme de la distillation, l’eau-de-vie recueillie contient de 52 à 72 % d’alcool.

La troisième phase correspond au vieillissement dans le fût de chêne. Vous assistez alors à la transformation de la couleur de l’armagnac du blanc à l’or rouge. Il doit rester dans les barriques un an minimum.

La quatrième phase correspond à l’assemblage et la mise en bouteille. Tout comme le cognac, l’assemblage de l’armagnac peut se faire en mélangeant des eaux-de-vie de différents âges, puis il finit en bouteille.

L’organisme représentatif de l’armagnac est le BNIA (Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac).

Quelles différences significatives retenir ?

Au vu de ces quelques définitions, vous pouvez noter des divergences opposant le cognac et l’armagnac. Il faut noter en premier lieu que le terroir du cognac et celui de l’armagnac sont différents. Les deux terroirs sont séparés d’environ 300 kilomètres. En effet, le cognac et l’armagnac sont des spiritueux AOC, c’est-à-dire qu’ils respectent la norme d’Appellation d’Origine Contrôlée. Ils ne peuvent donc pas être produits ailleurs que dans leurs régions respectives. L’armagnac est produit dans le département de Gers, de Landes et de Lot-et-Garonne. Le cognac quant à lui dans la région des Charentes.

Autre élément qui les diverge, leur méthode de fabrication, celle de l’armagnac se fait par distillation des vins blancs secs et son vieillissement prend un an minimum. Alors que la conception du cognac se fait par une double distillation de vin blanc sec et acide. De plus, son vieillissement dure deux ans minimum suivant le 1er avril de l’année qui suit celle des vendanges. Par ailleurs, le cépage du cognac est l’Ugni blanc qui est le plus répandu dans le vignoble. Contrairement, au cépage de l’armagnac qui est une association non seulement d’Ugni blanc, mais aussi de Baco et de Colombard.

De plus, le goût de l’armagnac procure une palette aromatique riche en parfums de fruits, caractérisée par sa grande fraîcheur florale. Le goût du cognac quant à lui se découvre comme un mets d’abord explosif et par la suite subtil avec une appétence langoureuse et passionnée.

Ces deux eaux-de-vie se différencient aussi par leur mode de consommation. En effet, l’armagnac peut s’accompagner de cocktails associés avec des mises en bouches salées ou des mises en bouches sucrées. Il est possible de le déguster aussi pur, c’est-à-dire juste votre bouteille d’armagnac et vous dans une ambiance détente. Le cognac quant à lui se savoure en apéritif et en digestif.

Il faut aussi noter que le cognac est plus consommé avec un degré d’alcool affaibli. Il est permis à la commercialisation lorsqu’il atteint la deuxième année de maturation alors que l’armagnac n’est destiné à la vente qu’après trois ans révolus en fût de chêne.

Vins de liqueur à base de cognac ou d’armagnac

Comme vin de liqueur à base de cognac, vous avez le Pineau des Charentes (plus d’informations sur le blog du site cognacpainturaud.fr) qui se déguste frais en apéritif. Il est également apprécié en entrée avec du melon charentais et du jambon sec. Pour l’armagnac, vous avez Floc de Gascogne qui est un assemblage de moût de raison et d’armagnac.